Philippe Ducros : La porte du non-retour

Une salle d’exposition. Une quarantaine de photos. Un audioguide. Le spectateur enfile le casque d’écoute. Commence alors un monologue intérieur, un voyage au cœur des exodes d’hier et d’aujourd’hui. Comme décor à ces migrations, l’Afrique. Celle des négriers, celle des réfugiés, des exodes urbains, des déplacés des guerres et de la misère. Afrique de l’Ouest, Éthiopie, Congo (RDC). Autant d’exodes forcés, d’errants, de retailles des guerres, d’esclavagisme moderne et ancien. Et finalement, une dernière migration, celle de Philippe Ducros. C’est un parcours initiatique entre la photo et le récit, sur la part en soi qui se métamorphose au contact des migrations et de ceux qui les suivent. Sur l’écart qui grandit entre nous et le monde quand on fait face à ses marges, quand on écoute ceux qui y vivent. Sur l’intime du politique et les traces des insomnies. De ces voyages, le narrateur comprend que jamais il ne pourra revenir tout à fait. La porte du non-retour prend son nom d’un monument situé au Bénin en mémoire des millions d’esclaves déportés de l’Afrique vers l’Amérique. Une fois cette porte passée, les esclaves savaient que jamais plus ils ne reviendraient. Une production de Hôtel-Motel en coproduction avec le Festival TransAmériques.