JEAN-SÉBASTIEN DENIS « MACHINATIONS » Les œuvres de Jean-Sébastien Denis portent en elles les traces d’une incessante investigation motivée par ce qui semble être une véritable obsession de la peinture, du médium et de ses inépuisables potentialités. De ces recherches à jamais irrésolues se dégagent aujourd’hui, après plus de 15 années d’exploration, des écosystèmes picturaux qui témoignent d’une singularité artistique plus affirmée que jamais. Pour sa troisième exposition solo à la Galerie Simon Blais, l’artiste présente une nouvelle série d’œuvres sur toile et sur papier. Machinations propose des univers abstraits constitués de réseaux complexes de formes hétérogènes dialoguant au sein d’espaces éthérés. Poursuivant les jeux de textures et de densité visuelle qui caractérisent sa production précédente, Denis s’engage cette fois-ci dans la conquête de la troisième dimension en créant des mondes sans gravité dominés par des réseaux de formes en suspension. Ces espaces en profondeur sont habités par un nouveau vocabulaire de formes où l’organique (ici associé à la gestualité et à la fluidité des formes) côtoie un visuel inspiré d’univers numériques (davantage graphique et géométrique, marqué par la précision du trait). Avec Machinations, Jean-Sébastien Denis conjugue ainsi une esthétique inspirée du monde virtuel — témoignant par le fait même de l’évolution de son processus créatif — à une recherche formelle tournée vers les propriétés physiques de son médium.
YANN POCREAU « ACCROCHAGE 2007-2009 » La pratique photographique de Yann Pocreau est essentiellement portée par la forte présence du sujet et celle du lieu, par leur intime cohabitation. En procédant à diverses interventions physiques, l’artiste souhaite développer une relation empathique avec le lieu afin de faire émerger une bribe de son histoire latente, de son contexte. Il y a donc, dans son travail photographique, un intérêt croissant pour les rapports de possibilités et d’impossibilités entre les états du corps et ceux d’un lieu choisi. Ce choix, longtemps porté par le potentiel narratif, historique, politique ou simplement photographique d’un lieu donné, se présente de façon beaucoup plus éclairée aujourd’hui, choix nommé, guidé, non pas par un dit potentiel, mais plutôt par sa source : le contexte. Ainsi, en usant de différentes stratégies formelles et de mise en scène, Pocreau tente de révéler ce contexte, d’établir un contact avec lui. La lumière naturelle y joue pour beaucoup. En plus de son omniprésence dans l’œuvre de Yann Pocreau, elle participe à la mise en scène, elle anime les lieux, marque certains détails ou magnifie la surface des murs ou celle du corps de l’artiste. Elle est un guide que doit suivre ce corps pour scinder l’espace; s’y plier pour l’adapter, le comprendre.
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Mur Mitoyen
